01.Histoire du tennis (selon Fred)

Origine et début du tennis professionnel

Le tennis, tiré du jeu de paume français, a commencé à faire parler de lui en Angleterre au 19e siècle, sa naissance se situerait en 1858. Plusieurs tournois voient le jour en Irlande et en Angleterre dont 'le championnat du monde sur herbe' à Wimbledon à partir de 1877. Les Etats-Unis créent leur propre championnat sur herbe en 1881 (contestant d'ailleurs par la suite le titre de championnat du monde sur herbe aux anglais) puis l'Australie en 1905 (toujours sur herbe) et enfin la France avec les championnats du monde sur terre battue de 1912 à 1923 (le championnat de France existant déjà depuis 1891) puis les internationaux de France à partir de 1925 (installé depuis 1928 au stade de Roland-Garros).
Les premiers champions étaient donc britanniques et il faut attendre le début du 20e siècle pour voir les américains rivaliser avec eux. Ce sont ces derniers (par Dwight Davis), qui ont l'idée de créer une compétition internationale par équipe appelée La Coupe Davis.


La coupe Davis

A partir de 1900, le plus grand tournoi organisé était la coupe Davis. Elle faisait voyager les champions de tennis (anglais, américains puis australiens, français...) à travers les continents. Le vainqueur se voyait directement qualifié pour la finale l'année suivante et défiait sur ses terres la future équipe finaliste. A l'époque, il fallait plusieurs semaines pour traverser l'Atlantique et plusieurs mois pour se rendre en Australie. Ces voyages demandaient beaucoup de temps, d'argent et d'énergie. Les autres tournois, même ceux du grand chelem, passaient en second et les champions y participaient en fonction de la coupe Davis.
Par exemple, si un champion anglais du début du 20e siècle devait se rendre aux Etats-Unis pour la finale de la coupe Davis, il en profitait pour jouer les championnats du monde américains quelques semaines plus tard. Sans coupe Davis, le déplacement n'étant pas assez rentable.
Avec les années, la coupe Davis perdit de ce prestige surtout à partir de 1974.


La place des fédérations

Dans les débuts des tournois du Grand Chelem, la victoire revenait souvent à un joueur local. Puis les voyages se firent de plus en plus nombreux (les fédérations de tennis de chaque pays finançaient ces déplacements). Les joueurs était envoyés au bon vouloir de leurs fédérations sur un autre continent pour jouer la coupe Davis et/ou un tournoi du grand chelem. Le nombre de joueurs dépendaient des finances du moment et les sélections des joueurs dépendaient aussi de leur bonne relation avec leurs fédérations. Il valait mieux être en bon terme pour être un champion.
Un joueur semi-indépendant pouvait également s'y rendre mais par ses propres moyens. Autant dire qu'il fallait être très riche !
Le champion du moment n'était donc pas toujours envoyé, pour diverses raisons, sur les lieux de la coupe Davis ou d'un tournoi du Gand Chelem.


Le professionnalisme

Les fédérations voulant tout contrôler, les joueurs et les joueuses de tennis ne devaient pas toucher d'argent, sous peine d'être soupçonnés de 'professionnalisme', contraire aux règles du tennis de l'époque, et d'être automatiquement bannis des tournois amateurs.
A partir de 1925, bon nombre de grands joueurs préférant vivre de leur sport, décidèrent de passer professionnels et de jouer des tournois moyennant rémunération sur un circuit parallèle. Leurs palmarès des tournois du Grand Chelem (amateurs) s'arrêtaient donc et étaient remplacés par d'autres tournois (professionnels) dont les trois plus grands étaient l'US pro (dès 1927), le French pro (dès 1930) et Wembley pro (dès 1934). Leurs résultats sont confidentiels mais la quasi totalité ont été conservés.
De plus en plus alléchant, le circuit professionnel attira presque tous les meilleurs amateurs dès le milieu des années 30, discréditant année après année les tournois amateurs. Il était constitué de tournois mais aussi jusqu'aux années 60 de grandes tournées, entre les meilleurs joueurs (deux ou quatre en général), étalées sur plusieurs mois. Les scores ressemblaient par exemple à 53 victoires contre 47 entre deux joueurs sur 5 mois de tournées dans une centaine de villes américaines différentes.
Entre les années 30 et les années 60, sur le circuit professionnel, les tournées rapportèrent bien plus que les tournois. C'est pourquoi le palmarès des grands joueurs de l'époque (Tilden, Vines, Perry, Budge, Riggs, Kramer, Segura, Segman, Gonzales, Rosewall, Laver, Hoad...) auraient pu être bien plus importants s'ils avaient jouer plus de tournois. A partir des années 60, la tendance s'inversa, les tournois rapportèrent plus d'argent et les tournées s’arrêtèrent.
Cependant, les professionnels intéressaient guère le public et la presse. Les champions étaient donc moins connus que les vainqueurs de Wimbledon ou de Roland-Garros, qui toujours aidés par les fédérations nationales touchaient hypocritement des dessous de table afin de ne pas passer professionnels.
Chaque année depuis l'après-guerre, les véritables meilleurs joueurs du monde étaient des joueurs professionnels, même si un bon amateur dans les années 60 pouvait gagner presque autant en dessous de table après une bonne saison.
Cette situation ne pouvant plus durer, les joueurs et organisateurs de grands tournois amateurs forcèrent les fédérations à changer de politique.


L'ère open et le tennis moderne

A partir de 1968, les tournois commencèrent progressivement à s'ouvrir à tout le monde, amateurs et professionnels, et c'est réellement en 1973 (date de la première coupe Davis open) qu'on peut parler véritablement d'ère open, avec ici ou là encore quelques interdictions jusqu'à la fin des années 70 pour diverses raisons.
Malheureusement à cette époque, plusieurs circuits parallèles (comme la WCT, NTL, WTT) au Grand Prix (circuit officiel de l'ATP) créés par des promoteurs milliardaires perturbaient encore la marche en avant de la bonne évolution du tennis. C'est comme cela que J.Connors se vit interdire de Roland-Garros en 1974 ou B.Borg en 1976, pour ne citer que ceux-là.
A la fin des années 70, les joueurs sont tous professionnels. Le tennis moderne est enfin né. Les comparaisons entre les champions deviennent moins compliquées.


Différence entre Tournois du Grand Chelem et Majeurs

Pour une année donnée, un tournoi professionnel n'était majeur que s'il attirait les meilleurs joueurs du moment et pouvait rapidement devenir un tournoi de second rang quand son tableau manquait de densité. Les quatre tournois du Grand Chelem actuels (l'Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open) n'ont donc pas toujours été les quatre principaux tournois de l'année (majeurs). L'Open d'Australie a longtemps été dévalorisé, on peut le considérer digne d'un tournoi du Grand Chelem à partir de 1983. Roland-Garros ne pesait pas lourd au début des années 70. Wimbledon étant toujours considéré comme le plus grand tournoi au monde (sauf lors du boycott de l'ATP en 1973).
On peut parler de véritables majeurs à égalité à partir des années 90. La master's cup arrivant en 5e position.


Mes classements

Je vois donc plusieurs époques :
- avant 1920 (pas assez de tournois pour comparer les champions, impossible).
- de 1920 à 1990 (difficulté de comparaison en raison notamment du professionnalisme, tentative possible).
- à partir de 1990 (5 majeurs définis et arrivée des masters 1000, comparaison plus facile).

1 commentaire:

Fred a dit…

- Le seul Grand Chelem valable de l'histoire est celui de 1969. Il a été réalisé sur seulement deux surfaces différentes.
- Ce n'est qu'en 1978 que l'US Open, déménageant à Flushing Meadows, troque l'herbe pour le dur (après trois ans de terre battue américaine de 1975 à 1977).
- L'Open d'Australie pour sa part quitte l'herbe pour un revêtement synthétique seulement en 1988, au stade de Flinders Park à Melbourne. Les quatre tournois du Grand Chelem se déroulent désormais sur quatre surfaces différentes.